Comme à l’habitude, le début de l’année rime avec nouvel opus de Naruto et sa bande. Pour un fan absolu, tester une déclinaison de cette franchise s’avère épineux car la subjectivité s’invite, ainsi que la tentation de dire que l’expérience flirte avec le parfait.
Découvrez en ma compagnie, ce que vous réserve cette cuvée 2013 du ninja blondinet qui a fêté dernièrement ces dix années d’existence.
Un retour attendu…
C’est en juin 2012 que les premières rumeurs annoncent la sortie de la suite de Naruto Ultimate Ninja Storm Génération. Au fil des jours, Cyberconnect 2 a inondé les sites Internet spécialisés de plusieurs aperçus à tel point que les derniers mois ont été très longs et que la moindre information était attendue tel le messie. Après un an de développement, il est enfin arrivé. Le retour du ninja à la tenue criarde est enfin réalité.
La plus lourde tâche pour le développeur est de tenter de faire oublier le volet précédent et de prouver qu’ils ont toujours leur place à la tête de la réalisation de la franchise.
Un pari vraiment difficile tant les critiques envers Générations ont été virulentes. C’est tel qu’ils préfèrent éviter de l’inclure dans la chronologie de la série et décident d’appeler leur nouveau bébé : Naruto Ultimate Ninja Storm 3 ; bien qu’il s’agisse du 4eme volet sorti sur les deux consoles actuelles (sauf le premier qui est resté exclusif à la machine de Sony).
La guerre est déclarée
Pour les quelques personnes néophytes ou totalement hermétiques à l’univers de Naruto encore présentes sur ce test, sachez que le scénario retrace à quelques petites exceptions près l’intégralité de la 4e grande guerre ninja. On débute donc l’histoire juste après la défaite de Nagato face à Naruto en passant par la déclaration de guerre de Tobi aux cinq nations Ninja (Konoha représentée par le Hokage Danzo Shimura, Kumo par le Raikage Ay, Suna par le Kazekage Gaara, Kiri par le Mizukage Mei Terumi et finalement Iwa représentée par le Tsuchikage Onoki) pour finir sur l’affrontement final contre Tobi.
Malheureusement, comme le jeu couvre presque l’intégralité de l’arc de la 4e grande guerre, il y a un gros risque de se gâcher la surprise si l’on suit l’animé en parallèle.
Afin d’éviter tout de même de dévoiler toute l’intrigue, les développeurs ont eu la bonne idée de modifier légèrement la fin de l’aventure ultime.
L’aventure ultime
Étonnamment absent du volet précédent, le mode histoire fait son grand retour. C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on accueille celui-ci. Depuis le tout premier volet de la franchise, Cyberconnect 2 a tenté par le biais de ce mode de faire revivre l’intensité et le rythme si particulier du manga au travers d’une fidélité exemplaire par rapport à l’œuvre originale sur papier (ou animé selon le gout de chacun).
Ce Naruto 3 ne déroge pas à la règle et son mode « aventure ultime » est un véritable hommage à l’œuvre de Kishimoto san.
A peine rentré dans le vif du sujet, on sent que le développeur a voulu se faire pardonner de Générations et de son mode solo anecdotique en proposant au joueur plusieurs phases de gameplay différentes.
Premièrement, une très bonne idée vient de l’ajout de plusieurs phases de « beat’em all » où le personnage est confronté à une véritable horde d’ennemis. Le gameplay s’adapte parfaitement à l’occasion et transpose les possibilités du mode versus dans des arènes plus ou moins ouvertes en ajoutant plusieurs actions exclusives.
Après plusieurs victoires, la ruée combo devient disponible et permet de ralentir l’action pendant un court instant pour réaliser plusieurs exécutions les unes à la suite des autres (sous réserve de réussir un mini QTE assez simpliste).
Bien que leur nombre soit bien trop faible, elles parviennent à varier les affrontements qui peuvent parfois se montrer redondants suite à une difficulté mal gérée.
L’autre nouveauté concerne les décisions ultimes. Celles-ci confrontent à plusieurs reprises le joueur à deux choix qui peuvent modifier légèrement le scénario original du jeu. Le personnage contrôlé agira en tant que « Légende » (correspond au mode « difficile ») ou en tant que « Héros (mode normal). Bien que cet ajout puisse être anecdotique, il permet une lecture différente de l’histoire qui nous est contée.
Le tout est mis en scène via plusieurs cinématiques (réalisées avec le moteur du jeu). Bien qu’elles soient extrêmement fidèles, elles sont bien souvent trop longues (certaines durent quasiment une demi-heure voir quarante minutes). Elles finissent par casser le rythme de l’histoire. Un fan de Naruto devra garder tout son self control pour ne pas les zapper, ce qui serait dommage car certaines d’entre elles jouissent d’une mise en scène soignée.
Le retour des combats de boss
Supprimés de NUNS Générations, ces combats font un retour fracassant. Tout joueur qui a touché aux premiers et deuxièmes volets de la franchise sait à quel point ils sont essentiels. Ils apportent cette touche qui fait des jeux Naruto de véritables perles vidéoludiques.
On retrouve donc ces combats où la mise en scène est parfaite. Le joueur est très impliqué via plusieurs QTE qui, en cas de réussite, débloquent certains événements. A l’instar, des combats de boss classiques, d’autres affrontements scénarisés sont de la partie. Ceux-ci demandent aux joueurs de réaliser certaines actions bien spécifiques (présentées sous la forme de petites icônes au centre de l’écran) dans le but de débloquer des actions exclusives du personnage. Comme dans l’animé, un très joli filtre graphique inspiré du sépia apparait lors de quelques combats spéciaux liés à plusieurs souvenirs des deux adversaires, un effet vraiment agréable à l’œil qui permet de se remémorer certaines batailles importantes (par exemple, lors du combat entre Kakashi et Zabuza réincarné).
Un autre aspect des combats de boss obligent le joueur à affronter des ennemis gigantesques lors de phases impressionnantes relativement longues comme lors de l’ouverture du jeu via le combat de la défense de Konoha par le Sandaime Hokage contre Kyuubi. Ces moments sont encore plus immersifs que les combats de boss classiques car ils adoptent un gameplay différent, moins basé sur les réflexes (bien que certains QTE soient toujours présents pour ponctuer certaines actions).
Des modes de jeux pour tous les gouts
Ce nouveau Naruto n’est pas avare en mode de jeu afin de satisfaire la majorité des joueurs. Outre le mode histoire déjà analysé, on retrouve un véritable florilège de mode multijoueur en local ou en ligne.
Pour le local, on retrouve le mode versus et les tournois classiques en solo ou en équipe. En guise d’héritage de NUNS Générations, les tournois « défis » sont de retour, légèrement scénarisés, ils permettent d’affronter plusieurs adversaires déterminés parmi des critères bien précis (par exemple : le tournois des Jonins ou encore des ninjas réincarnés).
Le mode tournoi local gagne une petite amélioration via un mode où une roulette impose des bonus ou malus aléatoirement en début de combat (défense réduite, blocage des jutsus). Ce mode est surtout amusant avec un ami car l’adversaire IA est peu gêné par ce genre d’options.
Le mode en ligne est bien sûr au rendez-vous et se montre toujours aussi complet
On regrette tout de même qu’il n’ait pas beaucoup évolué mis à part une nouveauté qui permet de rester connecté à un salon pour enchainer plusieurs combats à la suite contre un ami (uniquement possible contre un ami Xbox live ou Psn). Il reste toujours possible d’organiser des versus et des tournois contre plusieurs inconnus (basés sur un système de matchmaking).
A l’image des villages Ninja du manga, le mode en ligne est segmenté en différentes castes (Genin, Chuunin, Jonins, Hokage,…) accessibles après plusieurs victoires.
A cause du niveau plutôt élevé de manière générale en ligne, on prendra beaucoup plus de plaisir à affronter un ami en match amical. Notons toutefois que tenter de battre un adversaire de haut niveau ne pourra que flatter notre égo.
Le gameplay n’a pas vraiment évolué par rapport à Générations et reste toujours basé sur une représentation du combat en 3D dans lequel la caméra se focalise un peu au hasard sur l’un ou l’autre joueur. Plutôt perturbant au début, on s’habitue rapidement et on finit par ne plus y faire attention. L’avantage principal de ce choix est de renforcer le dynamisme des affrontements.
Et la technique dans tout ça ?
Comme la fidélité au manga ne fait pas tout, il faut parler de certains aspects techniques.
Tout comme les autres épisodes, la qualité graphique est honorable et les couleurs à l’écran flattent souvent la rétine.
Il faut tout de même regretter à nouveau la présence d’un aliasing toujours si prononcé.
Pour couronner le tout, le frame-rate reste toujours inégal et frise parfois le ridicule lors de certains combats si l’on fait appel à l’une ou l’autre technique impressionnante (par ex : Susano ou les Bijus). Bien qu’agaçants à certains moments, ils ne ternissent pas l’expérience du jeu.
Que ces défauts soient encore présents à l’heure actuelle et qu’ils n’aient jamais été corrigés est préjudiciable pour un titre sorti en 2013.
La bande son montre une nouvelle fois qu’il n’est pas nécessaire d’avoir les vraies musiques de l’animé pour fournir un boulot de qualité. Les mélodies accompagnent parfaitement les cinématiques et peuvent remplacer, sans honte, celles de l’animé.
Bien sûr, si l’on parle de bande son, il faut aborder le doublage. Encore une fois, les voix japonaises officielles sont au rendez-vous ce qui renforce encore plus l’immersion (certains diront que le doublage anglais est de bonne facture mais en tant que puriste, les voix officielles restent favorites).
Contenu et durée de vie
Quand il est question d’un jeu basé sur un manga, le contenu est un élément aussi important que tout le reste. Pas d’inquiétude pour Naruto 3, il y a une telle masse de choses à découvrir ou à collectionner que boucler le jeu à 100% demandera un réel investissement personnel.
On commence par l’aventure ultime qui tient en haleine durant une bonne dizaine d’heures lors d’une première lecture. Ensuite, il faut compter plus ou moins la même durée de vie pour tout découvrir du mode solo car plusieurs missions et quêtes annexes se débloquent une fois l’aventure bouclée une première fois.
Au niveau des personnages jouables, le ton est donné en intégrant pas moins de 80 protagonistes, déclinés en plusieurs costumes ou formes ayant chacun leurs propres techniques. Si l’envie de collectionner vous titille, on retrouve un nombre gigantesque d’images, titres ou encore objets d’actions à débloquer.
On sent bien que Cyberconnect 2 a voulu faire plaisir aux fans du manga grâce à tous ces artifices, sans qu’il s’agisse d’une volonté d’allonger artificiellement la durée de vie.
Merci Cyberconnect, on en redemande !!!!
Conclusion subjective de Lionheart_mike
Comme la plupart des fans de Naruto, j’ai été extrêmement déçu de NUNS Génération à tel point que j’étais sur la défensive lors des annonces de la suite. De plus, le battage marketing autour du titre ne m’a pas rassuré. Je m’attendais à être une nouvelle fois déçu et à devoir me contenter de refaire en boucle le NUNS 2 qui reste aujourd’hui une valeur sûre.
Toutes mes craintes ont été balayées grâce à la trop courte démo proposée courant février. Je me suis dit que Naruto était de retour plus en forme que jamais.
Toutefois, il est important de souligner que tout n’est pas parfait dans cette nouveauté. Je regrette particulièrement que rien n’ait vraiment évolué, que le jeu reste assez inégal et qu’il conserve pas mal de problèmes des opus précédents.
Pour ne citer que quelques-uns, il existe encore un gros déséquilibre entre l’un ou l’autre personnage. De plus, plusieurs absents du casting laissent présager d’un éventuel DLC dans un futur plus ou moins proche.
J’ai vraiment regretté ces trop nombreuses et trop longues cinématiques dans l’aventure ultime (je me suis retrouvé à plusieurs reprises à poser la manette et à me demander si je jouais encore à un jeu vidéo ou si je regardais l’animé).
Malgré ces faiblesses, je me suis accroché et j’ai découvert un jeu d’une qualité correcte bien que loin d’être parfait.
On peut retenir qu’il assure le minimum syndical pour un jeu de ce genre et qu’il procure de l’amusement pour le fan de la franchise. Mais, au fond, n’est-ce pas ce qu’un jeu vidéo basé sur Naruto est censé apporter ?
Hey, merci pour ce compte rendu documenté. Je m’y perd un peu dans tout ça lol
C’est sur qu’il est compliqué de s’y retrouver, de plus tu n’es pas familiarisé avec l’univers si particulier de ce fabuleux manga ! (qui reste à mes yeux à l’heure actuelle parmi les meilleurs après DBZ).
Sinon la crainte de ma conclusion s’est vue confirmée, Cyberconnect 2 annonce un prochain DLC pour jouer avec plusieurs personnages absent du casting (à voir si il sera payant ou pas…).