Le Virtua Fighter nouveau est enfin là!
Les mois ensoleillés de 2012 s’annoncent des plus sportifs. Roland Garos et son gratin tennistique, un Euro 2012 oriental, un Tour de France avec un départ de la cité Ardente et des Jeux Olympiques Londoniens aux parfums jubilaires seront les raisons d’être de la planète divertissement. Néanmoins, pour une poignée de fidèles, ces évènements planétaires ne seront qu’un écho, un fond sonore à leur raison d’être estivale : Virtua Fighter 5 Final Showdown… Ca c’est du sport !
Quand Sega écoute ses fans…
Tout d’abord, MERCI. Merci à Sega d’avoir répondu à l’attente des fans. En effet, cet épisode est le fruit des multiples requêtes, pétitions et chaines de mails sollicitant une adaptation de cette dernière version du cultissime Virtua Fighter 5. Les fans adorent, sont en manque de nouveautés depuis 2007 et réclamaient une adaptation de cette évolution arcade sur une machine de salon. Sega a pris son temps mais a répondu. Pas de version matérialisée, juste un jeu à télécharger. Un petit tour sur le XBLA ou le PSN, 15 euros et hop, votre disque dur est prêt à lancer l’ultime version d’un des jeux de combat les plus techniques de l’histoire. De quel bois ce Final Showdown se chauffe-t-il ? Réponse objective d’un fan de la franchise.
Ça se bastonne comment là-dedans ?
D’entrée très minimaliste, on comprend tout de suite que le titre emmène le gamer là où il veut aller. Interface épurée, sans fioriture, menu en anglais et options de jeu limitées à la castagne. Les connaisseurs auront vite fait de trouver leur chemin vers leur terrain de jeu favori, les novices pourront trouver cela à la fois austère et peu apéritif.
Le mode de jeu arcade est toujours présent. Vous choisissez un personnage, vous enfilez les matches afin d’atteindre le niveau final. Au passage, à vous de battre les records : terminer le jeu en un temps limite ou avec un maximum de points. Vos scores seront évidemment enregistrés sur le online et classés dans le Ranking mondial ou amis. Le mode Score attack est similaire mais propose trois itinéraires avant de clôturer la série de combat.
Le mode quête a tout simplement disparu. Abjecte déception pour ma part, vous n’avez donc plus la possibilité de vous balader dans les salles d’arcade virtuelles afin de défier les meilleurs joueurs de la péninsule nippone. Il est remplacé par le système de classement en ligne. Le mode versus est évidemment le plus jouissif. En local contre votre meilleur ennemi ou online, vous aurez la possibilité de monter en grade. Votre personnage démarre avec la ceinture du débutant, le 10ème kyu. Ensuite, de 1er kyu, en passant par 1er DAN jusqu’aux grades honorifiques ultimes, la fierté d’affronter ses adversaires sur le réseau avec un combattant pimpant et relooké intégralement a ce petit plus qui motive à se défoncer. Néanmoins, il va falloir s’accrocher car le niveau est déjà très élevé.
Une des particularités de cet opus réside donc dans les nombreux items que l’on peut récolter. Le seul bémol étant qu’il n’y a plus d’objets à remporter à la sueur de son front! Vous devez impérativement acheter le « pack items » de votre personnage. De plus, si vous n’investissez pas, vous n’aurez même pas l’opportunité de modifier un seul de ses cils!
Sega propose donc un jeu bon marché dont l’intérêt numéro UN oblige un deuxième passage à la caisse. 1200 points (15 euros) pour le pack 1 (contenant tous les objets de la moitié des personnages) et la facture sera la même pour le pack 2 (concernant l’autre moitié des persos). Vous pouvez également acheter les items d’un personnage seul, pour 400 points (5 euros). Pour résumer, si vous jouer avec Jacky, dont les items sont dans le pack 2, vous débourserez soit 400 points pour son full pack à lui tout seul, soit 1200 points pour le full pack de tous les personnages présents dans le pack 2. L’addition finale si on veut profiter du jeu et de tous les personnages est de 2400 points pour les items et de 1200 points pour le jeu. Au final, préparez 45 euros pour le full set confortable.
En termes de maniabilité, le jeu n’a pas fondamentalement évolué mais quelques coups ont été ajoutés pour chaque personnage et d’autres ont été retravaillés. Le jeu est d’une perfection sans nom, les disciplines sont admirablement bien représentées et fidèles aux sports de référence. Il est impensable de pousser sur tous les boutons et espérer voir sortir le combo qui tue ! VF, c’est de la précision et ça passe par : pieds, poings, bloque, esquives, contres et projections. Le rythme et le dynamisme ont subi un vrai lifting intéressant. C’est plus pêchu que dans la version de 2007 mais toujours aussi chirurgical. Les fans de titres d’arcade accessibles d’entrée de jeu seront rebutés par cet aspect puriste du sport de combat mais les plus exigeants et les plus motivés trouveront de quoi s’entraîner pendant des mois. Chaque personnage a sa propre logique de combat et implique par conséquent qu’il doit être abordé de façon singulière. Vous devrez adapter votre défense et votre stratégie en fonction de l’adversaire en face de vous mais également en fonction de son style de jeu. Certes, c’était déjà le cas dans Virtua Fighter 5 mais ici, les rapports de force ont été équilibrés entre les combattants de chaque discipline pour un rendu encore plus juste de réalisme.
Pour en revenir aux personnages, les anciens fidèles sont toujours présents et on notera le retour du Sumotori Taka Arashi, un perso présent dans Virtua Fighter 3, ainsi que l’apparition de Jean, un karatéka franco-japonais, créé pour ce Final Showdown. Les deux personnages sont très intéressants. Taka Arashi est lourd mais il reste habile et agréable. Bien que ce soit le joueur le plus lent du jeu, ses qualités ne sont pas négligeables. Il est extrêmement stable, sa barre de vie est plus résistante que celle des personnages plus légers et il jouit de quelques techniques de poussée très pratiques pour le Ring Out. Jean est le plus complexe des candidats. Son gabarit est légèrement supérieur à celui de Jacky et Akira, il est donc relativement lourd et pas le plus rapide. Par contre, ses techniques sont un jouissif mélange de tous les coups disponibles dans Virtua Fighter. Ce combattant subtil et très complet pourrait se révéler, s’il est maîtrisé de mains de maître, comme un des plus difficiles à affronter.
Service technique minimum
Techniquement, le jeu ne révolutionne pas le genre et reste assez proche du millésime 2007. Les sprites sont plus grands à l’écran et laissent même une légère impression de Art of Fighting sur Neo-Geo. Les peaux ont été retravaillées et les effets « huilés » ont disparu pour laisser place à plus de sobriété dans le rendu épidermique des combattants. Quelques effets visuels ont été mis au goût du jour mais rien de transcendant.
La bande son est presque inchangée, seules les nouvelles ères de combat sont accompagnées de mélodies inédites. Un mélange de techno vidéoludique et de thèmes classiques, cela fait mouche mais encore une fois, il y a mieux ailleurs. Les bruitages et les voix sont restées identiques également.
L’animation est parfaite, aucun ralentissement n’est à observer et le mode online est lui aussi presque irréprochable, dans la mesure où votre adversaire a une connexion correcte.
Le jeu est assez discret sur votre disque dur puisqu’il tient en seulement 2 GB. Par contre, les packs d’items 1 et 2 font deux petits GB chacun. Le jeu complet nécessitera donc 6 GB d’espace libre sur votre HDD.
VF5 ou VF5 Showdown ?
En 2007, Virtua Fighter 5 était une révolution pour la franchise. Mode online dispo sur 360, nouvelles techniques et graphismes next-gen ont hissé cet épisode au sommet du genre. Cet upgrade, un lustre plus tard, est très sympa, fait plaisir aux fans mais pour 45 euros (DL inclus), n’était-on pas en droit d’attendre un peu plus de ce Showdown? Le mode Quête n’est plus, l’obsession de remporter les objets est remplacée par une facture de 30 euros, l’interface d’accueil est réduite à du basique de chez basique et même le système des orbes s’est fait la malle. VF5 Showdown est riche de ses améliorations de puriste et d’une meilleure animation mais amputé de tous ces petits détails qui font d’un jeu vidéo, un JEU. Showdown est pour les compétiteurs, accros au timing parfait et aux combats millimétrés. Les casual fighters ou adeptes du combat plus folklorique trouveront leur bonheur dans les autres franchises, via lesquelles le plaisir est directement accessible. Pour ceux qui veulent juste y gouter, Shodown est plus abouti mais le VF5 de 2007 est beaucoup plus « cosy ».
La conclusion SUBJECTIVE de Vega
Shodown est une tuerie amère. Cette réponse aux fans est digne d’intérêt, va relancer le online, apporte un nouveau défi à tous les joueurs et obligera tout le monde à s’entrainer à nouveau des heures et des heures pour maîtriser un seul personnage. Le coté ultra arcade de cette version ne laisse guère beaucoup de place au fun et aux challenges divers. Sega a voulu faire plaisir à ses fans en lui servant une ultime variante de son poulain mais a laissé de coté toute opération de séduction. Un mal pour un bien, un bien pour un mal, peu importe, le jeu de combat de l’été s’appelle Virtua Fighter 5 Final Shodown et il ne plaira pas à tout le monde. En ce qui me concerne, j’y retourne et j’en redemande !
EVALUATION :
Maniabilité : 5/5
Par la force de l’entrainement, de l’abnégation et de la patience, Virtua Fighter 5 Final Showdown vous invite à exceller. Les bons joueurs se délectent de la précision de chaque mouvement, les moins motivés passeront peut-être leur tour.
Technique : 3,5/5
C’est beau, c’est propre, c’est lisse mais on a vu mieux dans tous les secteurs techniques. Mention passable+ à tous les niveaux mais en 2012, on ne s’extasie plus devant ce niveau de graphisme, de son ou d’animation. De plus, l’interface d’accueil est pauvre et pas sexy pour un sou.
Originalité : 3/5
La suite d’une suite de suite… un jeu de combat ne mise pas tout sur l’originalité, néanmoins, VF Showdown est aussi original qu’un Virtua Fighter. Les nombreux items et le style des combattants sont extrêmement justes et originaux. Néanmoins, les modes de jeu sont peu inspirés et très basiques.
Durée de vie : 4/5
En ligne, on peut y jouer toute une vie. Seul à la maison, les meilleurs joueurs auront bouclé les 400 points de succès en 3 heures. Personnellement, j’y jouerai… une vie.
Scénario : /
Nada, niente, niepov, niks,… Même pas une petite cinématique de fin pour service rendu. Dommage.
Online : 4,5/5
Le online fonctionne à priori très bien, les challengers sont surtout légion sur les autres continents pour le moment. Néanmoins, le jeu ne souffre pas d’une différence rédhibitoire entre le solo et le online. Que du contraire, le multijoueur est LA raison de jouer à VF FS, le solo n’étant qu’un entrainement avant les vrais combats.
Note : 4,2/5